Dépression post-partum (DPP) : clés pour la comprendre et la surmonter

Dépression post-partum (DPP) : clés pour la comprendre et la surmonter
Depuis plusieurs années, la dépression du post-partum (DPP) est devenue une pathologie bien connue et largement reconnue. Ce problème de santé mentale touche de nombreuses femmes après l'accouchement. Mais qu'est-ce que la dépression post-partum ? Quels sont les facteurs de risque ? Quels sont les symptômes et les possibilités de traitement pour surmonter la dépression post-partum ? Cet article vise à répondre à ces questions afin d'informer et de soutenir les nouvelles mères pendant la période qui suit l'accouchement.
Qu'est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum (DPP), également appelée dépression des nouveaux parents, est un trouble mental courant qui peut survenir après l'accouchement, affectant de nombreuses nouvelles mamans et se caractérisant par une baisse d'humeur persistante et d'autres symptômes de dépression. Elle ne traduit pas un manque d'amour pour le bébé, mais constitue un trouble important nécessitant une prise en charge professionnelle.¹
Selon des études récentes, la prévalence de la DPP est d'environ 17 % chez les femmes en bonne santé dans la période qui suit l'accouchement.² Cet épisode dépressif modéré à sévère débute généralement quatre à huit semaines après l'accouchement et dure en général deux semaines.
Quelles sont les étapes de la dépression ?
La dépression post-partum (DPP) peut se manifester en plusieurs étapes et de différentes manières. Généralement, les étapes de la DPP sont les suivantes :
- L’apparition de symptômes émotionnels : sentiment de tristesse, d'inutilité, de désespoir ou de culpabilité, anxiété et irritabilité, inquiétude excessive, pleurs fréquents sans raison ou sentiment de détachement de la réalité.
- Des changements de comportements : perte d'intérêt pour des passe-temps ou des activités autrefois appréciés, manque de motivation, difficulté à se lier au bébé ou sentiment d'incapacité à s'en occuper.
- Des évolutions sur le plan physique : changements d'appétit ou absence d'alimentation, fatigue et léthargie, douleurs telles que maux de tête ou d'estomac.
- Le développement de symptômes cognitifs : difficultés à penser ou à se concentrer, sentiment d'être débordé ou d'être incapable de prendre des décisions.
- Le déclenchement de symptômes plus importants : dans les cas les plus graves, pensées suicidaires ou souhait de mourir, manque d'intérêt pour le bébé ou sentiment d'anxiété en sa présence, ou encore pensées de faire du mal au bébé.
Si vous ressentez l'un de ces symptômes, il est essentiel de contacter un professionnel de santé, tel qu'un obstétricien, un médecin généraliste, un prestataire de soins de santé mentale ou le pédiatre de l'enfant.¹
Certains facteurs augmentent le risque de développer une dépression post-partum (DPP). Parmi eux, on retrouve les facteurs sociaux et relationnels lorsque la mère a un soutien social limité, un conflit conjugal ou relationnel, un manque de soutien de la part du conjoint et de la société ou dans le cadre de la monoparentalité¹.
D’autre part, certains éléments liés à la santé physique et émotionnelle peuvent accentuer le risque de dépression post-partum comme les fluctuations hormonales, le stress, les troubles du sommeil, l’anémie post-partum, une carence en vitamine D ou une mauvaise alimentation.¹ Il en est de même pour certaines caractéristiques liées à la grossesse et à l'accouchement dont l’ambivalence par rapport à la grossesse, des complications de la grossesse, une grossesse non désirée ou un diabète gestationnel.³
Enfin, des facteurs psychosociaux sont également à prendre en compte. Entre autres, on retrouve le sentiment d'être débordée, le manque de temps libre, les difficultés d'allaitement, le stress lié à la garde des enfants, le tabagisme, l’alcoolisme ou la toxicomanie, le sentiment d'être peu attirante ou la pression pour être un parent parfait.¹
Durée et évolution de la dépression post-partum
La dépression post-partum apparaît la première semaine suivant l’accouchement, elle dure en moyenne 2 à 3 jours. Dans certaines situations, elle peut subsister pendant 2 semaines.⁴ Pour établir le diagnostic de dépression post-partum, la patiente doit au minimum présenter 5 symptômes. Ces symptômes doivent durer depuis plus de 2 semaines pour que le diagnostic soit établi.⁴
Le traitement et la prévention de la dépression post-partum (DPP) sont essentiels au bien-être des parents et du nouveau-né. Plus le traitement commence tôt, plus la guérison sera rapide, la plupart des mamans réagissent bien au traitement. Afin d’éviter la progression de la dépression post-partum, plusieurs solutions sont à la disposition des patientes :
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle vise à trouver de nouvelles façons d'aborder et d'interpréter les situations et à développer des schémas de pensée plus positifs.
- La thérapie interpersonnelle : elle se concentre sur l'amélioration des capacités de communication et le développement de liens sociaux afin de gérer les difficultés qui peuvent conduire à la dépression.
- Médicaments : le médecin peut conseiller les médicaments les plus adaptés selon les symptômes.¹
Au delà de ces traitements, il est également possible de suivre des conseils simples pour prendre soin de soi et gérer la dépression post-partum (DPP) :
- Planifier à l'avance pendant la grossesse pour réduire le stress après l'accouchement.
- Maintenir un régime alimentaire sain et faire régulièrement de l'exercice.
- Dormir au moins 7 à 8 heures par nuit.
- Restez en contact avec vos amis et votre famille, surtout si vous êtes seule à élever votre enfant.
- Se reposer lorsque le bébé dort, plutôt que de s'occuper des tâches ménagères.
- Éviter les changements majeurs, comme un déménagement, peu de temps après l'accouchement.
- Cherchez de l'aide pour faire face aux défis pratiques et émotionnels.
- Demandez à un professionnel de santé de vous indiquer les groupes d'entraide locaux.
- Assurez le suivi des problèmes médicaux en vous rendant à tous les rendez-vous.1
La dépression post-partum tardive
Il est fréquent que la dépression post-partum soit tardive. Ainsi, les symptômes se manifestent quelques semaines après l’accouchement. Comme le post-partum peut durer pendant un an (en cas de DPP tardive), il est important de comprendre qu’il se décompose en deux phases :
- Le post-partum initial : il s’étend entre 6 à 12 semaines suivant la naissance de l’enfant. Cette période est essentielle pour les nouvelles mères car leur corps se remet physiquement de l’accouchement et, sur le plan émotionnel, elle adopte un nouveau rythme en lien avec celui de leur enfant.
- Le post-partum tardif : avec une durée comprise entre 6 mois et 1 an après la naissance, cette phase est une extension du post-partum initial. Les ajustements hormonaux, physiques et émotionnels continuent à s’opérer pour la mère. Le risque de dépression post-partum est toujours omniprésent.⁵
En cas de dépression post-partum diagnostiquée, il est indispensable d’être suivie par une équipe médicale. Cela est d’autant plus important si la patiente souffre d’une dépression post-partum tardive.
Questions fréquentes sur la dépression post-partum
Quelles sont les différences entre le baby blues et la dépression post-partum ?
Le baby-blues touche une plus grande majorité de femmes, 50 à 80% contre 17% pour la dépression post-partum. Celui-ci survient entre le 2ème et le 5ème jour suivant l’accouchement. Contrairement au post-partum, il ne s’agit pas d’un état pathologique et il est transitoire.
Le baby-blues se manifeste par des sautes d’humeur, plus d’irritabilité, des troubles du sommeil, de la fatigue, de l’anxiété et le sentiment de ne pas savoir s’occuper du bébé. Ces symptômes sont provoqués par une chute importante du niveau d’hormones. En moyenne, le baby-blues dure 2 semaines tout au plus.⁶
Dépression post-partum : Où trouver du soutien et des ressources ?
En cas de dépression post-partum, il est essentiel de trouver du soutien pour la patiente. De fait, elle peut se tourner vers des professionnels de santé du centre de protection maternelle et infantile, de sa sage-femme ou de son médecin afin de bénéficier d’un accompagnement psychologique et physique. En outre, des associations sont disponibles pour accompagner les femmes suite à leur grossesse ainsi que des numéros d’appel dédiés comme le service public Allô Parent-Bébé.⁷
Comment soutenir une proche atteinte de dépression post-partum ?
Pour soutenir une proche atteinte de dépression post-partum, il est crucial de l’écouter, de la rassurer et de l’encourager à consulter un médecin, une sage-femme ou un psychologue. En plus de cela, vous pouvez offrir votre soutien en participant aux tâches quotidiennes du foyer de cette proche et en s’occupant de son bébé.
Sources
- Medical News Today - What to know about postpartum depression
- Bulletin épidémiologique hebdomadaire - Prévalence de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois post-partum
- National Library of Medecine - Risk Factors of Postpartum Depression
- Le Manuel MSD - Dépression du post-partum
- Elsan - Dépression post-partum
- Ameli - Après l'accouchement : baby blues et dépression du post partum
- Ameli - Anxiété, baby-blues, dépression : comment être aidée pendant et après sa grossesse
Code REG : SAFO-25.18